lundi 31 octobre 2011

J'accuse..Bacchus des bacs à sable

Oenologue de la vie allongé sous la vigne.
Les délices du calice ont béni ses babines.
Et Bibendum bien imbibé dort comme un bébé.

Habité par une béatitude Buddha-like
Bacchus  est succombé sous le suc bucolique,
bascule de latitude, bouscule les cumulus. 
Comme un coussin de soie cossue
des bulles éthylico-loukoum l’accueillent
car la douce vinasse abolit l’abysse :
Et salamaleikoum à tous les airbus.
Pacha casse-gueule à la Chagall
Saute-moutonnant primesautier dans le ciel
Il cabriole et trampoline au-delà du réel.

Les milles tourments l’ont accablé :
Il aimerait bien les chaînes cablées.
 Mais le vin blanc l’a su combler,
 Son vague à l’âme a succombé.

Un, deux, trois à l’endroit,
 Quatre, Cinq verres à l’envers
Ca tourne un peu c’est que du vin,
Ca tourne un peu mais c’est divin.

Alangui au goulot d’une divine fontaine
Mais comme autour c’est bien l’automne
Il ferme les yeux sur l’affront terne
C’est alors que le monde tourne

Mais les estaminets s’amenuisent
à mesure que la lune est belle
Il a jamais vraiment eu le pied marin
encore moins sur la terre ferme.
Les pieds devant dans le caniveau,
Les délices du calice
 Ont asservi son cerveau
 Et  Bibendum bien imbibé dort comme un bébé.

mercredi 12 octobre 2011

Ecllipse

  A la coïncidence des deux mondes, de la lumière et de l'ombre, je l’ai vu là elle gisait , boule-de-neigisée ; affligée par les flonflons, dans le refuge de cette boule à neige.
Et sourcillant à peine des arcanes abscons
elle ne tire plus la langue, n’avale plus n’y crois plus, laisse tomber les flocons:
ces giboulées-bolides qui dégoulinent sur son crâne
par l’interstice atroce entre elle et son masque qu’on appelle l’abysse de l’incompréhensionisme.
Le saviez-vous ? ‘There is a crack in everything, that’s how the light gets in’

D’après l’art de l’esquive d’un solipsisme acide
chaque masque de plastoc lui sert d’éclipse
mais collapse lorsque déclaré factice
il est absout par l’élastique
et subit la balistique abassourdie
de la solitude

Détacher ce masque dantesque ou bien
Détaché d'aujourd'hui
Démasquer les vestiges de cette vie travestie qu’elle maquille à outrance
Masque de carnaval pour la transe batracienne
Masque sacrificiel, rituels carnivores.

Manivelles du sourire, Machineries théâtrales
Entartée sur la scène
elle descend de l'estrade 
vers les strates destroy.
Par une fissure étroite
au travers des planches
amorphe elle s’affale dans le double-fond des sarcasmes
et par la serrure de l’absurde
à la lueur de sa détresse  
c’est le ciel des damnés qui se renverse en silence.
Assise inlassable ainsi qu’en son linceul
victime et criminelle, elle saisit l’issue la seule
C’est la solitude.

Tout à fait aphone, et
Sourcillant à peine
Des arcanes hautaines
Funambule dans l’oubli
sans ombrelle ni même un fil
elle en a enfin fini d’affabuler sa vie.
Suspendus à ses synapses
acrobates mutilés,
trapèzes mazoutés,
victimes du napalm en nappage sur les plages du Vietnam
c’est bien un naufrage sans rivage.
Immobile dans sa bulle-terminal
avec la nausée et les mains sales
elle déglutit l'abîme dans la nacelle
de la solitude.

Assise aussi impassible au fin fond de l’impasse,
mais c’est plus possible et plus elle y pense
la détresse à ses trousses elle adresse à ses frousses
tout en prose d’hôpital ce genre de mots déments,
ces relents de Lautréamont
malodorants qu’on dégueule en aval
et des haut-le-coeur en corolles
s’élèvent à l’orée de ses lèvres entrouvertes
elle délie ces phylactères et défie dès lors la censure
de la solitude.

Et sourcillant enfin des arcanes humaines , tandis que son crâne soulève ce qui semble être sa question muette : que faut-il, être ou bien paraître aux yeux des autres, faut-il bien naître ou être honnête, quelle est ma faute ?

 Est-ce que l’enfer c’est les autres, ou est-ce qu’au fond c’est chacun pour soi, chacun le sien ? Il en est qui osent : ceux qui ôtent le masque libèrent, et déchaînent leur angoisse, la saisissent à deux mains. 
 Les minutes saccadées sont comptées, menottées, sans arrêt censurées. Un non-sens de plus dans cette histoire : les masques évoluent, les pas chassés diminuent. On représente.
L’histoire s’accélère, l’individu s’efface, on perd sa trace dans les tas d’invendus. Ici-bas c’est l’angoisse ou le masque, et lorsque le rideau tombe, la seule issue possible d’un homme libre, c’est la seule, c’est la solitude.

Kassded à L.Cohen, thx buddy.

Horoscope

Chaque matin le même scoop insensé
Mon horoscope, horreur, est inchangé :
Camisole des isolés sans boussole au-dessous des étoiles
Au quotidien les mêmes prophéties péripathétiques
des Cassandres indécentes
putassant les rêves à succès.
Péripéties téléguidées, inconscients piratés
Parasités au hasard des magazines ou du net.
Un non-sens unique pour que les pleutres imitent
la même transe béate d’acceptance bigote.
Pour que les chiens qui s’oublient lèvent la patte

Car toute vaillance défaille
Dans les entrailles de la voyance :
C’est du papier glacé pour les plus frileux
De ces parchemins prémâchés à l’arrière goût de Vichy
C’est le travail de sape des grands conquérants,
le travail de Sartre, et tout ça pour ça…
Un pense-bête  dans le ciel,
pour les Playmobil les plus crédules

Tu crois vraiment que, penchés sur le marbre froid
Des anges boudinés ont dicté du bout des doigts
L’heureux scoop qui t’es  destiné, à Madame Irma :
‘Si vous continuez ainsi, une Grosse Carotte pourrait vous être offerte très prochainement’

Ils ont les appâts sans pitié,
les appeaux des appétits,
Ils sont les apôtres de rien d’autre
Que la Golden Carotte

Au pilori les paluchards de tout poil,
chômeurs, célibataires, à l’abattoir tel hérétiques 
alors gardez la ligne pauvres pêcheurs 
les cinq fruits et légumes,
les slogans à la gomme,
le paracétamol, un parasol mental contre le taux de suicide
car ici  la réussite est sacro-sainte ;
la hiérarchie dans le ciment,
comme un arracheur de dents.
Tandis que d’antiques alligators  
défendent encore la pyramide électrique
Mais la pâte à modeler se rebelle, et pour renverser des pyramides, on a besoin de tes bras. Ca commence par arracher son destin aux alligators, puis déchirer son horoscope :
Alors rendez-moi la lune et rendez-moi mes plumes
Je n’admets nulle Cassandre de mes joies, de mes peines
Je peux déployer mes ailes dans mes propres dédales
Faites comme la page de droite et foutez-vous à poil
Déchirez l’horoscope en riant aux étoiles
Bizutons la Camarde : louanges à ses arcanes !

Doo-wap Doo-wap Doo-wap Doo-wap !!” (Ella Fitzgerald)


mardi 11 octobre 2011

Andalouse

Danse, belle andalouse,
Ouais délasse à l’aise tes sandales sur la pelouse
Et oublie les douaniers, de la nuit, de l’ennui.
Mais si la frontière est ténue, qui nous sépare
La nuit nous réunit d’un accord de guitare.

Soulevée par ces notes elle s’envole en volutes
Troussant ses dentelles, transcendante, immortelle.
Ca la démange alors elle se déhanche
Derviche de mon cœur d’écorché vif

Calligraphiant la vie devant mes yeux rêveurs
Mouvements suspendus bravant la gravité
Ravis à l’éphémère ils s’offrent au sculpteur
Devant mes yeux ravis, gravant l’éternité

De la plage aux palaces, sous les ponts, les lampions,
Du bout de ses talons, elle brisera la glace.
D’un regard qu’elle embrase, électrise l’assistance
Méduse aux milles bagouses

Danse belle andalouse, éclabousse ton enfance
A travers mon Pastis, et dans mes yeux lavasse
Eclabousse ton enfance acclamée par le vice

L’éclat fugace de tes bagouses,
Et les créoles à tes oreilles :
Les futilités cruelles
Auréolant mon idole
Etincellent sans pareil

Par le beat habitée, bravant la gravité
Elle vous  invite à quitter, l’espace pour un instant,
L’espace et le temps : Les instincts latents qui nous mentent

Tandis que je digresse, voilà deux gros jambons
Ravis à leur fémur ils s’offrent au sculpteur
Danse, belle imposture, dans la poussière et le stupre 
A ma grande stupeur tu pars avec ce type.

Aérospleen

Embrassades en biseau
Nous glissons vers Byzance
Il ne reste en silence
Qu’à baiser tes abysses

S’envoyer en l’air. Replonger.

Tout cool tout s’écoule,
le temps passe mais rien ne presse
Et rien ne remplace tes bras abrasifs
Quand lascifs enlacés dans le lit de l’ivresse,
On devine l’Everest dans les plis des abysses.
On s’adonne on s’abandonne
A nos humides ébats d’Eden
Boum badaboum on badine dans l’abîme
Salamaleikoum voici l’Aérospleen.

Divaguant sur l’extravague, satinée, souterraine
Il s’engouffre et plouf sous des strates de ouf
Pourpre à la poupe et pourpre à la proue
Notre bateau ivre – L’Aérospleen - resplendit dans l’espace.

Consacrant nos courbes enlacées à une ancienne constellation
tissant sa toile indolente convolant sur l’onde étoilée
Ses voiles se gonflent sous l’essor de nos souffles
diffusant sur Grenoble les effluves d’un super-love.
Lorsque les flots s’entrouvrent, l’extravague s’esclaffe
éclabousse les récifs des récits de nos frasques
à bord de ce navire qui sans arrêt chavire
Pourpre à la proue
Et pourpre à la poupe
Notre bateau ivre
Incha’allah chaloupe                                                                    
















            L'aérospleen, par Alia El Gaied. Peinture-sur-mur. Avec du rouge et du noir.